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Décembre 2025
Nos usines ont été très représentées dans notre pays et particulièrement dans nos villages, c’est notre volonté, chaque jour, grâce à ces articles, de découvrir leurs histoires et de perpétuer leurs mémoires.
L’usine Royal-Corporation de Cercy-la-Tour : Quand les frigos Pontiac faisaient tourner la Nièvre
Lundi 1 décembre 2025
À l’entrée de Cercy-la-Tour, petite ville industrielle posée entre le Canal du Nivernais et la voie ferrée, il ne reste plus grand-chose pour rappeler qu’ici, dans les années 1950-1960, on fabriquait des réfrigérateurs qui équipaient des milliers de foyers français.
C’est pourtant dans cette commune de la Nièvre que l’entreprise américaine Royal-Corporation a tenté l’aventure industrielle, en installant une usine de montage de frigos sous la marque Pontiac.
Royal-Corporation est à l’origine une société américaine de réfrigération, implantée en France à Montrouge et connue dans l’Hexagone à travers sa marque de réfrigérateurs Pontiac.
Le site de montage historique se trouvait à Decize, mais en 1957, une nouvelle usine Royal-Corporation ouvre ses portes pour produire des réfrigérateurs domestiques.
Pour Cercy-la-Tour, petite ville de quelques milliers d’habitants, c’est un tournant : l’arrivée de Royal-Corporation renforce la vocation industrielle du bourg, déjà marqué par sa position ferroviaire stratégique. L’usine bénéficie d’un embranchement particulier connecté au réseau SNCF, ce qui permet l’acheminement des pièces et l’expédition des appareils finis par wagons entiers vers le reste de la France.
À l’intérieur des ateliers, on assemble des réfrigérateurs de différentes capacités, destinés à une clientèle en pleine découverte du « confort moderne ». La marque Pontiac, propriété de Royal-Corporation, s’affiche dans les publicités comme un symbole de modernité : conservation des aliments, motorisation fiable, design sobre adapté aux cuisines des Trente Glorieuses.
L’histoire de l’usine reste pourtant courte. La concurrence s’intensifie vite, les stratégies des grands groupes évoluent, et Royal-Corporation, malgré le soutien d’acteurs français comme Thomson, peine à s’imposer durablement. Dans la seconde moitié des années 1960, l’entreprise traverse de graves difficultés financières.
En 1966, l’usine ferme ses portes et environ 85 salariés se retrouvent au chômage à l’issue de cette cessation d’activité.
L’usine Royal-Corporation a disparu du paysage industriel, mais son empreinte demeure dans la mémoire locale, dans les tentatives de réindustrialisation du sud Nivernais après le déclin des houillères et dans le patrimoine de l’électroménager français.
Raconter l’histoire de l’usine Royal-Corporation de Cercy-la-Tour, c’est redonner vie à une courte mais intense séquence de l’industrialisation française : celle des Trente Glorieuses, des grandes marques d’électroménager et de l’espoir, pour de nombreux territoires ruraux, de s’arrimer au « train du progrès ».
CPA 1966 Collection Ileufuus
À l’entrée de Cercy-la-Tour, petite ville industrielle posée entre le Canal du Nivernais et la voie ferrée, il ne reste plus grand-chose pour rappeler qu’ici, dans les années 1950-1960, on fabriquait des réfrigérateurs qui équipaient des milliers de foyers français.
C’est pourtant dans cette commune de la Nièvre que l’entreprise américaine Royal-Corporation a tenté l’aventure industrielle, en installant une usine de montage de frigos sous la marque Pontiac.
Royal-Corporation est à l’origine une société américaine de réfrigération, implantée en France à Montrouge et connue dans l’Hexagone à travers sa marque de réfrigérateurs Pontiac.
Le site de montage historique se trouvait à Decize, mais en 1957, une nouvelle usine Royal-Corporation ouvre ses portes pour produire des réfrigérateurs domestiques.
Pour Cercy-la-Tour, petite ville de quelques milliers d’habitants, c’est un tournant : l’arrivée de Royal-Corporation renforce la vocation industrielle du bourg, déjà marqué par sa position ferroviaire stratégique. L’usine bénéficie d’un embranchement particulier connecté au réseau SNCF, ce qui permet l’acheminement des pièces et l’expédition des appareils finis par wagons entiers vers le reste de la France.
À l’intérieur des ateliers, on assemble des réfrigérateurs de différentes capacités, destinés à une clientèle en pleine découverte du « confort moderne ». La marque Pontiac, propriété de Royal-Corporation, s’affiche dans les publicités comme un symbole de modernité : conservation des aliments, motorisation fiable, design sobre adapté aux cuisines des Trente Glorieuses.
L’histoire de l’usine reste pourtant courte. La concurrence s’intensifie vite, les stratégies des grands groupes évoluent, et Royal-Corporation, malgré le soutien d’acteurs français comme Thomson, peine à s’imposer durablement. Dans la seconde moitié des années 1960, l’entreprise traverse de graves difficultés financières.
En 1966, l’usine ferme ses portes et environ 85 salariés se retrouvent au chômage à l’issue de cette cessation d’activité.
L’usine Royal-Corporation a disparu du paysage industriel, mais son empreinte demeure dans la mémoire locale, dans les tentatives de réindustrialisation du sud Nivernais après le déclin des houillères et dans le patrimoine de l’électroménager français.
Raconter l’histoire de l’usine Royal-Corporation de Cercy-la-Tour, c’est redonner vie à une courte mais intense séquence de l’industrialisation française : celle des Trente Glorieuses, des grandes marques d’électroménager et de l’espoir, pour de nombreux territoires ruraux, de s’arrimer au « train du progrès ».
CPA 1966 Collection Ileufuus

L’usine Boissy à Laussonne : la fin d’une grande histoire de chaussures « made in Auvergne »
Mardi 2 décembre 2025
Au bord de la route du Puy, à l’entrée de Laussonne (Haute-Loire), un long bâtiment industriel rappelle encore l’époque où le village vivait au rythme des cadences de la manufacture Boissy.
Fondée en 1947 par la famille Boissy, l’usine de Laussonne a longtemps été la dernière grande fabrique de chaussures d’Auvergne, un symbole du « made in France » rural, attaché au cuir, au confort et au travail bien fait.
À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, la demande en chaussures est croissante. À Laussonne, petite commune de moyenne montagne, Pierre-Louis Boissy choisit d’implanter une manufacture spécialisée dans la chaussure de confort (mocassins).
La force de Boissy repose sur un positionnement précis : des chaussures de confort, fabriquées en France, avec une attention particulière portée à la qualité du cuir, au montage et aux finitions. La marque équipe un large public, souvent fidèle, qui recherche une chaussure solide, confortable, adaptée au quotidien.
Pendant près de 80 ans, la manufacture Boissy structure la vie économique de Laussonne. Dans une commune d’environ 1 100 habitants, la présence d’une usine qui emploie plusieurs dizaines de personnes pèse lourd : de nombreuses familles ont au moins un membre passé par la manufacture. Pour beaucoup de jeunes du village, Boissy a été le premier emploi, parfois un métier exercé toute une vie.
Boissy doit affronter, à partir des années 1980-2000, la montée en puissance de la concurrence internationale : productions à moindre coût en Asie ou en Europe de l’Est, pression sur les prix de la grande distribution, évolution rapide de la mode et des circuits de vente.
En 2022, l’usine, sous l’égide des nouveaux propriétaires Yves et Anne Poitoux, produit près de 200 000 paires de chaussures par an.
En mars 2025, le tribunal de commerce du Puy-en-Velay prononce la liquidation judiciaire de la dernière manufacture de chaussures auvergnate.
Au total, près de 42 salariés du site ainsi que des employés en sous-traitance, se retrouvent sans emploi. Pour Laussonne, c’est un choc social, mais aussi symbolique : c’est tout un pan de l’histoire industrielle locale qui s’achève.
Aujourd’hui, alors que les machines se taisent et que les bâtiments attendent un nouveau destin, il était une fois une usine perpétue la mémoire de l’histoire économique et sociale du pays Laussonnais.
CPA 1973 Collection Ileufuus
Au bord de la route du Puy, à l’entrée de Laussonne (Haute-Loire), un long bâtiment industriel rappelle encore l’époque où le village vivait au rythme des cadences de la manufacture Boissy.
Fondée en 1947 par la famille Boissy, l’usine de Laussonne a longtemps été la dernière grande fabrique de chaussures d’Auvergne, un symbole du « made in France » rural, attaché au cuir, au confort et au travail bien fait.
À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, la demande en chaussures est croissante. À Laussonne, petite commune de moyenne montagne, Pierre-Louis Boissy choisit d’implanter une manufacture spécialisée dans la chaussure de confort (mocassins).
La force de Boissy repose sur un positionnement précis : des chaussures de confort, fabriquées en France, avec une attention particulière portée à la qualité du cuir, au montage et aux finitions. La marque équipe un large public, souvent fidèle, qui recherche une chaussure solide, confortable, adaptée au quotidien.
Pendant près de 80 ans, la manufacture Boissy structure la vie économique de Laussonne. Dans une commune d’environ 1 100 habitants, la présence d’une usine qui emploie plusieurs dizaines de personnes pèse lourd : de nombreuses familles ont au moins un membre passé par la manufacture. Pour beaucoup de jeunes du village, Boissy a été le premier emploi, parfois un métier exercé toute une vie.
Boissy doit affronter, à partir des années 1980-2000, la montée en puissance de la concurrence internationale : productions à moindre coût en Asie ou en Europe de l’Est, pression sur les prix de la grande distribution, évolution rapide de la mode et des circuits de vente.
En 2022, l’usine, sous l’égide des nouveaux propriétaires Yves et Anne Poitoux, produit près de 200 000 paires de chaussures par an.
En mars 2025, le tribunal de commerce du Puy-en-Velay prononce la liquidation judiciaire de la dernière manufacture de chaussures auvergnate.
Au total, près de 42 salariés du site ainsi que des employés en sous-traitance, se retrouvent sans emploi. Pour Laussonne, c’est un choc social, mais aussi symbolique : c’est tout un pan de l’histoire industrielle locale qui s’achève.
Aujourd’hui, alors que les machines se taisent et que les bâtiments attendent un nouveau destin, il était une fois une usine perpétue la mémoire de l’histoire économique et sociale du pays Laussonnais.
CPA 1973 Collection Ileufuus

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